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mai 30, 2024L'intégrité des élections dans un système démocratique
Dans tout système démocratique, l'intégrité des élections est fondamentale pour garantir la volonté du peuple et maintenir la confiance dans le processus électoral.
Le contexte en Espagne
En Espagne, comme dans d'autres pays, il existe des réglementations spécifiques qui protègent le système électoral et sanctionnent les actes qui mettent en péril sa légitimité. Malgré cela, comme nous l'avons vu lors des dernières élections, la police a arrêté plusieurs personnes accusées d'avoir prétendument acheté des voix, ce qui a apparemment eu plus d'importance et a été plus largement médiatisé, tant dans la ville autonome de Melilla qu'à Mojácar.
Exploration de la criminalité électorale en Espagne
Dans cet article, nous explorons la criminalité électorale en Espagne, en abordant son cadre juridique, les types de crimes les plus courants, les conséquences juridiques, ainsi que l'importance de la prévention et de la dénonciation par les citoyens.
Le cadre juridique
Le crime électoral en Espagne est principalement régi par la loi organique sur le système électoral général (LOREG), loi organique 5/1985 du 19 juin 1985, ainsi que par d'autres lois complémentaires qui établissent les règles et les procédures pour la tenue des élections, en garantissant la transparence, l'égalité et la liberté du processus électoral.
Types d'infractions électorales
Dans le spectre des délits électoraux en Espagne, nous pouvons identifier plusieurs comportements illégaux dans les articles 139 et suivants.
Infractions commises par des agents publics
Arts 139, 140 et 143 LOREG. Il s'agit d'activités qui empêchent ou gênent l'exercice normal du vote ou qui altèrent de quelque manière que ce soit le résultat du vote. Voici quelques exemples de ces infractions :
- Modifier le bulletin de vote ou l'enveloppe remis par l'électeur.
- Permettre à quelqu'un de voter plus d'une fois.
- Suspension d'un acte électoral sans motif.
- Non-respect des règles d'affichage de la liste électorale.
- Le président ou le membre du bureau de vote qui quitte le bureau de vote de manière injustifiée ou qui ne se présente pas au bureau de vote en violation des obligations d'excuse et de préavis.
- Les agents publics qui, moyennant rémunération, dons ou promesses, ou par la contrainte ou l'intimidation, tentent de modifier le comportement électoral d'une personne ou d'empêcher ou de gêner une personne d'entrer, de sortir ou de rester dans le bureau de vote sans justification.
Infractions commises par des particuliers
Art. 141, 142, 144, 145, 146, 147, 148. Toute personne qui perturbe l'ordre d'un acte électoral est punie, de même que toute personne qui, moyennant rémunération, dons ou promesses (achat de voix), ou moyennant coercition ou intimidation, tente de modifier l'orientation du vote d'une personne ou de l'empêcher d'entrer, de sortir ou de rester dans le bureau de vote d'une manière injustifiée ou de l'en empêcher. Ces infractions sont passibles d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans. Toute personne qui enfreint les règles relatives aux bureaux de vote est également punissable. Il s'agit peut-être de l'infraction la plus absurde de la réglementation de notre pays, qui empêche la publication des sondages à partir d'un certain moment, comme le stipule l'article 69.7 de la LOREG : "L'interdiction de publier, de diffuser ou de reproduire des sondages électoraux par tout moyen de communication pendant les cinq jours précédant le jour du scrutin".
À mon avis, ce délit devrait disparaître, car sa raison d'être en 1985, lorsque cette interdiction a été introduite, était d'éviter que les électeurs soient influencés par les tendances électorales au point de modifier leurs intentions de vote, mais aujourd'hui, et avec l'accès existant aux réseaux, qui fournissent des informations immédiates en temps réel, je considère qu'il n'est pas justifié de punir le contrevenant d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an.
L'infraction décrite à l'article 144 punit quiconque se livre à des actes de propagande électorale après la fin de la campagne ou colle des affiches électorales dans des lieux non prévus à cet effet. Il convient de mentionner tout particulièrement l'infraction prévue à l'article 141.1 relative à la violation des procédures de vote par correspondance. Celui-ci punit d'une peine d'emprisonnement de trois mois à un an ou d'une amende de six à vingt-quatre mois quiconque enfreint les procédures établies pour le vote par correspondance. Le vote par correspondance est réglementé par les articles 72 et suivants de la même LOREG, comme vous pouvez le voir dans le lien suivant, de sorte que toute infraction aux articles susmentionnés peut entraîner la commission de ce délit. A titre de curiosité, l'article 142 punit d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans l'individu qui vote deux fois ou plus aux mêmes élections.
Infractions électorales commises par des membres des forces armées ou des forces de sécurité de l'État, des juges, des magistrats, des procureurs et des membres des commissions électorales.
Il s'agit d'une spécialité prévue à l'article 144.2, qui punit toutes ces personnes qui diffusent de la propagande électorale ou mènent d'autres activités de campagne électorale.
Infractions commises par les personnes agissant en tant qu'administrateurs généraux ou de candidats ou par les personnes autorisées à disposer des fonds électoraux, ainsi que par les fédérations, les coalitions et les conseils électoraux.
Il s'agit d'infractions spéciales, qui ne peuvent être commises que par ces personnes et entités et qui impliquent la falsification des comptes des entités auxquelles elles appartiennent. Elles comprennent également le détournement de fonds qui leur ont été remis pour des raisons électorales, qui, au cas où vous seriez curieux, peuvent être consultées sur ce lien. Par ailleurs, l'article 151.1 de la LOREG établit que les procédures de sanction de ces délits auront un caractère préférentiel et seront traitées en urgence.
Conséquences juridiques
Par conséquent, comme on l'a vu, les délits électoraux en Espagne ne sont pas pris à la légère et entraînent des conséquences juridiques sévères pouvant aller jusqu'à sept ans de prison dans les cas les plus graves. Ces sanctions visent à préserver l'intégrité démocratique et à envoyer un message clair selon lequel toute tentative de manipulation du processus électoral sera punie.
Mesures préventives
Afin de garantir l'intégrité des élections, diverses mesures préventives ont été mises en œuvre. Le contrôle et la surveillance des bureaux de vote, la vérification de l'identité des électeurs, la réglementation du financement des partis politiques et l'existence d'observateurs électoraux sont quelques-unes des stratégies utilisées pour prévenir et détecter d'éventuels délits électoraux.
L'importance de la dénonciation :
Il s'agit de délits publics, comme le prévoit l'article 151.2 de la LOREG.
Je pense donc que la participation des citoyens est fondamentale pour la protection du système électoral. La dénonciation d'éventuels délits électoraux est un acte de responsabilité civique et contribue à maintenir la transparence et la confiance dans le processus. Les autorités compétentes doivent recevoir et examiner ces plaintes de manière sérieuse et efficace, en agissant avec impartialité et diligence.