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juin 3, 2024Dans un article précédent, nous avons parlé de l'infraction de conduite sous l'influence de drogues ou d'alcool.Nous y avons déjà indiqué que l'un des principaux tests permettant de déterminer l'imprégnation alcoolique était le taux d'alcool dans l'air expiré, qui s'obtient en soufflant (à la demande des forces de l'ordre) dans un éthylomètre homologué.
L 'article 21 de la loi sur la circulation et la sécurité routière stipule que :
"Tous les conducteurs de véhicules et de bicyclettes sont tenus de se soumettre aux tests établis pour la détection d'une éventuelle intoxication alcoolique. Il en va de même pour les autres usagers de la route lorsqu'ils sont impliqués dans un accident de la circulation".
Les agents chargés du contrôle de la circulation peuvent effectuer ces tests :
- a) à tout usager de la route ou conducteur de véhicule directement impliqué en tant que partie éventuellement responsable dans un accident de la route.
- (b) les personnes qui conduisent un véhicule en présentant des symptômes, des manifestations ou des faits évidents qui permettent de présumer raisonnablement qu'elles conduisent sous l'influence de boissons alcoolisées.
- c) Les conducteurs qui sont signalés pour avoir commis l'une des infractions aux règles contenues dans le présent règlement.
- (d) les personnes qui, lorsqu'elles conduisent un véhicule, sont tenues de le faire par les autorités ou leurs agents dans le cadre de programmes de dépistage préventif de l'alcool ordonnés par ces autorités.
La règle générale est donc qu'il est obligatoire de se soumettre à un alcootest. Mais que se passe-t-il si l'on refuse de se soumettre au test après y avoir été invité ?
STATUT JURIDIQUE
Jusqu'à la réforme effectuée par la LO 15/2007, l'article 380 du code pénal faisait référence à la peine prévue pour la désobéissance grave, qui, bien que se trouvant dans le chapitre consacré aux infractions contre la sécurité routière, semblait être un type de désobéissance, puisque la même peine était imposée. Cependant, suite à la LO 15/2007, ce comportement est réglementé en lui attribuant une peine autonome et différente (puisqu'elle prévoit une peine de prison (sans l'alternative de l'amende) et, en plus, une peine de privation du permis de conduire), ce qui nous amène à penser qu'il s'agit d'un délit autonome contre la sécurité routière.
INFRACTION ET PEINE ENCOURUE
L'article 383 du code pénal actuellement en vigueur prévoit que le conducteur d'un véhicule (seul sujet actif possible de cette infraction) qui refuse de se soumettre aux tests d'alcoolémie ou d'imbibition de drogues ou de stupéfiants est puni d'une peine d'emprisonnement de six mois à un an et de la privation du droit de conduire des véhicules à moteur et des cyclomoteurs pour une durée d'un à quatre ans.
Il convient de préciser que pour être reconnu coupable de cette infraction, il est nécessaire qu'avant le refus de se soumettre au test, le conducteur soit averti par l'agent en fonction qu'il pourrait commettre un délit de désobéissance et que, malgré cela, la personne recherchée continue de refuser de se soumettre au test (soit le premier souffle, soit le second, qui doit être effectué dans les 10 minutes qui suivent le premier souffle).
Mais ce n'est pas tout, car en plus de cette sanction, et s'il peut être démontré que le conducteur était sous l'influence de l'alcool ou de drogues (au moyen d'autres preuves telles que l'appréciation des agents de conduite - conduite en zigzag, changements brusques de vitesse...) ou l'état du conducteur - ce que l'on appelle des "signes extérieurs" tels qu'une démarche hésitante, des troubles de l'élocution, l'odeur de l'alcool... - on peut être condamné pour le délit de conduite sous l'influence de l'alcool ou de drogues.- ou l'état du conducteur - ce que l'on appelle les "signes extérieurs" tels que la marche hésitante, les troubles de l'élocution, l'odeur de l'alcool... - on peut être condamné pour une conduite sous l'influence de boissons alcoolisées ou de substances stupéfiantes (CIBA), à la peine prévue pour celle-ci et à laquelle nous nous sommes référés dans notre précédent billet. Cependant, certains arrêts considèrent qu'il s'agit d'une infraction unique, étant donné qu'il s'agit du même droit protégé par la loi (sécurité routière).
Dans ce cas, et pour le délit de désobéissance, la circonstance atténuante de l'intoxication alcoolique serait très probablement applicable, puisqu'il est entendu que l'ivresse a pu influencer le refus de se soumettre au test.

QUELLE EST LA PROCÉDURE PÉNALE EN CAS DE REFUS DE SE SOUMETTRE À DES TESTS DE DÉPISTAGE D'ALCOOL OU DE DROGUES ?
Dans la plupart des cas, cette infraction est traitée comme une procédure d'urgence, de sorte qu'après la plainte déposée par les agents et la citation à comparaître devant le tribunal d'instruction compétent, l'accusé puisse reconnaître les faits et bénéficier ainsi d'une réduction substantielle de la peine (jusqu'à un quart de celle-ci). Si ce n'est pas le cas, le procureur déposera un acte d'accusation (nous avons déjà dit qu'il pourrait même accuser l'accusé à la fois du délit de refus et du délit de conduite en état d'ivresse s'il estime qu'il y a suffisamment de preuves pour le faire) et la procédure sera transmise au tribunal pénal où se tiendra le procès oral et où seront recueillies les preuves à décharge correspondantes.
Nous vous recommandons de vous soumettre à un alcootest si on vous le demande et, si le résultat est positif, de vous adresser à un avocat réputé qui pourra vous conseiller sur le reste des procédures à suivre en ce qui concerne le délit de conduite en état d'ivresse.