
Le crime de traque ou de harcèlement
juin 3, 2024
(Mise à jour) Sur la légitime défense en Espagne, nous analysons l’arrêt Pepe Lomas
juillet 2, 2024"Quiconque ne verse pas pendant deux mois consécutifs ou quatre mois non consécutifs tout type de prestation financière en faveur de son conjoint ou de ses enfants, établie dans un accord approuvé par la justice ou dans une décision judiciaire en cas de séparation de corps, de divorce, de déclaration de nullité du mariage, de procédure de filiation ou de procédure de pension alimentaire, est puni d'une peine d'emprisonnement de trois mois à un an ou d'une amende de six à vingt-quatre mois.
Il s'agit d'un"crime d'omission" qui condamne la personne légalement obligée de payer. Il est donc nécessaire qu'il y ait une décision judiciaire préalable (jugement ou ordonnance établissant des mesures provisoires) qui déclare cette obligation, et il est également nécessaire que cette décision ait été notifiée à la personne qui doit effectuer les paiements (puisque l'obligation découle de cette notification).
Mais ce n'est pas n'importe quel défaut de paiement qui peut entraîner une condamnation, il faut également que le défaut de paiement se produise pendant deux mois consécutifs ou quatre mois non consécutifs, ce qui signifie que le défaut de paiement de trois mensualités non consécutives entraînerait l'acquittement de l'infraction (bien que les montants dus puissent être réclamés dans le cadre d'une procédure civile).
La procédure est engagée sur plainte du bénéficiaire de la prestation (conjoint ou ex-conjoint et enfants majeurs) ou de son représentant légal s'il s'agit d'un mineur ou d'un incapable.
MAIS QUE SE PASSE-T-IL SI JE NE PEUX PAS PAYER ?
Cette infraction ne peut être commise que lorsque la personne tenue de payer cesse de verser les prestations de manière consciente et volontaire (c'est ce que l'on appelle une infraction frauduleuse). Par conséquent, si le non-paiement est dû au fait que nous ne sommes pas en mesure de le faire (parce que nous n'avons pas assez d'argent), nous ne risquons pas d'être confrontés à cette infraction, bien que, dans ce cas, la preuve de l'insolvabilité nous incombe, de sorte que si nous ne démontrons pas de manière fiable l'impossibilité de payer, nous serions reconnus coupables.
Dans ce cas, et si l'insolvabilité est de nature durable (parce que nous avons été licenciés...), il serait souhaitable de demander une modification des mesures au tribunal des affaires familiales afin d'éviter d'autres plaintes.
QUE SE PASSE-T-IL SI JE FAIS DES PAIEMENTS PARTIELS ?
Dans les cas où une partie du montant correspondant est payée, les tribunaux ont tendance à ne constater une infraction que lorsque le paiement partiel est susceptible d'affecter les besoins fondamentaux du bénéficiaire, et à l'acquitter dans les cas où les conditions de vie du bénéficiaire n'ont pas changé ou ne se sont pas aggravées.
Comme cela a déjà été mentionné, et si le montant total n'est pas payé parce qu'il n'y a pas assez d'argent, il serait souhaitable de modifier les mesures judiciairement, en réduisant le montant à payer.

MES ENFANTS SONT MAJEURS, JUSQU'À QUAND DOIS-JE PAYER ?
L'article 93 du code civil dispose que"si des enfants majeurs ou émancipés dépourvus de revenus propres vivent ensemble dans la maison familiale, le juge, dans la même décision, établira la pension alimentaire due conformément aux articles 142 et suivants du présent code", raison pour laquelle le non-paiement des pensions à ces enfants constituerait le délit auquel nous faisons référence, qui pourrait dans ce cas être dénoncé et réclamé par les enfants eux-mêmes.
Ce droit s'éteint dès qu'ils ont accès à une activité professionnelle et aussi dans le cas où ils ne veulent pas étudier ou travailler, sans avoir d'empêchement physique ou mental, mais pas lorsqu'ils ont reçu une formation adéquate et ne peuvent accéder à un emploi stable en raison des circonstances du marché du travail.