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Il s'agit d'une mesure exceptionnelle, puisque la règle générale dans les procédures pénales espagnoles est la mise en liberté provisoire, mais elle peut être adoptée par le juge d'instruction dans certains cas et toujours pour la durée minimale nécessaire pour garantir les objectifs poursuivis.
Il s'agit de l'"ultima ratio" du système pénal, ce qui signifie que si d'autres mesures peuvent être prises pour aboutir au même résultat, ce sont ces mesures qui doivent être prises, et non l'emprisonnement, car l'emprisonnement est la plus grave de toutes les mesures qui peuvent être prises, puisqu'il implique une privation de la liberté de mouvement sans condamnation définitive ou condamnation.
DANS QUELS CAS CETTE MESURE EST-ELLE ADOPTÉE ?
Il est important de préciser que le système pénal espagnol est un système de "justice rogada", ce qui signifie que cette mesure ne peut pas être adoptée s'il n'y a pas de demande préalable au juge par l'une des parties accusatrices (dans ce cas, il peut s'agir du ministère public ou du procureur privé).
Comme nous l'avons déjà dit, la détention provisoire est très grave et notre système pénal n'autorise donc pas son adoption dans n'importe quel cas, mais uniquement lorsque l'une des finalités suivantes est poursuivie :
- Éviter le risque de fuite (assurer la présence de la personne faisant l'objet de l'enquête devant le tribunal).
- Prévenir la disparition ou la destruction de preuves
- Empêcher la personne faisant l'objet de l'enquête d'agir au détriment du patrimoine légal de la victime.
- éviter la récidive (bien que ce dernier objectif ne justifie pas à lui seul la mesure, mais seulement lorsque les deux premiers sont également présents).
Si ces objectifs sont remplis , l'enjuiciamiento peut-il être ordonné pour n'importe quel délit ? La réponse est NON, car la Ley de Enjuiciamiento Criminal, qui régit les procédures pénales espagnoles, ne l'autorise que lorsque, en plus d'être nécessaire aux fins mentionnées ci-dessus, le délit considéré comme ayant été commis est passible d'une peine d'emprisonnement de deux ans ou plus (ou moins, si la personne faisant l'objet de l'enquête a un casier judiciaire qui ne peut pas être effacé).
Il s'agit d'éviter qu'une personne soit placée en détention provisoire pour une éventuelle peine qu'elle ne purgera pas parce que la "suspension conditionnelle de la peine" (à laquelle nous ferons référence dans un autre article) pourrait lui être applicable.
Cela signifie que l'auteur présumé d'un délit mineur (car aucun d'entre eux n'est passible d'une peine d'emprisonnement supérieure à deux ans) ne peut pas être placé en détention provisoire.
Cette mesure est également subordonnée à l'existence d'indices ou de soupçons selon lesquels la personne à incarcérer est l'auteur des infractions.
COMBIEN DE TEMPS PUIS-JE RESTER EN PRISON EN TANT QUE PRÉVENU ?
L'article 504 du code de procédure pénale dispose que la détention provisoire dure le temps nécessaire pour atteindre l'un des objectifs énoncés et aussi longtemps que subsistent les raisons qui ont justifié son adoption. Cela signifie, par exemple, que si l'une des raisons justifiant la mesure était d'empêcher la destruction de preuves et que les preuves ont déjà été recueillies au cours de l'enquête, la mesure doit cesser immédiatement.
En outre, et indépendamment de ce qui précède, des durées maximales sont fixées :
- Si la mesure a été prise pour éviter la destruction de preuves : 6 mois.
- Si elle a été adoptée pour garantir le risque de fuite ou d'action contre le patrimoine légal de la victime :
- 1 an si la peine maximale pour l'infraction est égale ou inférieure à 3 ans.
- 2 ans pour les peines supérieures à 3 ans.
(Ces délais peuvent être prolongés une fois, de 6 mois dans le premier cas et de 2 ans dans le second, s'il n'a pas été possible de juger l'affaire avant l'expiration du délai).
- Si la condamnation a été prononcée mais n'est pas définitive parce qu'un appel a été interjeté, jusqu'à la moitié de la peine prononcée dans le jugement.
L'expiration de ces délais (si aucune prolongation n'a été demandée par les parties poursuivantes) entraîne la libération immédiate.
Dans tous les cas, la personne mise en examen a le droit de demander une mise en liberté provisoire autant de fois qu'elle le souhaite tout au long de la procédure si elle estime que les circonstances qui ont été prises en compte pour son placement en détention provisoire ont changé.
Le temps passé en détention provisoire est déduit de la période d'emprisonnement à laquelle la personne est condamnée en cas de jugement définitif.
QUELLES SONT LES AUTRES MESURES DISPONIBLES POUR ÉVITER L'EMPRISONNEMENT ?
La détention provisoire étant une mesure exceptionnelle, le juge d'instruction doit envisager d'autres mesures moins restrictives du droit à la liberté, et peut donc opter pour d'autres mesures plus légères, comme par exemple
- L'imposition d'une caution pécuniaire.
- La fixation d'un dispositif de suivi (bracelet).
- Retrait du passeport et interdiction de quitter le territoire.
- Comparution "apud acta" au tribunal à des jours à déterminer (signatures le 1er et le 15 de chaque mois).
- Assignation à résidence.