
Alerte rouge ! Les crimes électoraux qui menacent notre démocratie
mai 30, 2024
La légitime défense en Espagne : analyse et STS 1565/23
mai 30, 2024Suite à notre précédent article sur les délits électoraux et aux questions que vous avez été nombreux à m'envoyer, je vais aborder un sujet assez méconnu, même pour de nombreux juristes, à savoir qu'il existe des délits qui ne sont pas réglementés dans le code pénal et que l'on retrouve dans d'autres lois, que nous appellerons des LOIS PÉNALES SPÉCIALES.
Dans le système juridique espagnol, il existe des lois qui complètent et élargissent les dispositions du code pénal. Ces lois traitent de situations particulières et établissent des infractions et des sanctions spécifiques pour protéger les droits, combattre des formes spécifiques de criminalité et garantir la sécurité juridique dans divers domaines. Elles sont créées pour répondre à des situations spécifiques qui nécessitent une approche différenciée adaptée à des besoins et à des défis particuliers.
L'existence de ces lois répond à la nécessité de traiter des situations particulières qui ne sont pas suffisamment réglementées par le code pénal.
Les lois qui prévoient des infractions "en dehors" du code pénal sont les suivantes :
1.- CODE PÉNAL MILITAIRE. Loi organique 14/2015, du 14 octobre.
La sphère militaire dispose de ses propres règles pénales, qui sanctionnent les infractions commises par les membres de l'armée et, dans certains cas, de la Guardia Civil, ainsi que par les prisonniers de guerre en cas de conflit armé. À titre de curiosité, il est possible de l'appliquer aux civils dans le cas de certains délits (tels que le recel et le non-respect des obligations contractées auprès de l'administration militaire).
Le code lui-même définit les infractions et les peines auxquelles les militaires qui commettent les infractions décrites dans le code peuvent être condamnés, avec une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 25 ans.
Les infractions sont divisées en : infractions contre la sécurité et la défense nationale, infractions contre la discipline militaire, infractions relatives à l'exercice des droits fondamentaux et des libertés publiques par les militaires, infractions contre les devoirs du service et infractions contre la propriété dans le domaine militaire, y compris des infractions telles que la trahison militaire, l'espionnage, la sédition militaire, l'insubordination, l'abandon du service ou du poste de sentinelle, et la désertion, entre autres.
2 - LOI SUR LA RÉPRESSION DE LA CONTREFAÇON Loi organique 12/1995, du 12 décembre 1995.
Cette loi définit et réglemente uniquement le délit de contrebande, et réglemente également la responsabilité civile qui peut découler de ce délit, ainsi que d'autres aspects relatifs à la confiscation et aux biens saisis.
Il s'agit d'une infraction extrêmement complexe qui mériterait un article à part entière. Nous nous contenterons de dire que les comportements définis comprennent l'importation, l'exportation, la dissimulation, la soustraction, la détention ou la circulation de certaines marchandises ou biens tels que le tabac, le matériel de défense, les agents biologiques, les spécimens de la faune et de la flore sauvages, les substances chimiques toxiques ou les précurseurs de drogues.
La loi prévoit des peines pouvant aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et des amendes pouvant atteindre six fois la valeur des marchandises ou des effets.
Par curiosité, le décret-loi royal 16/2018, du 26 octobre, qui adopte certaines mesures pour lutter contre le trafic illicite de personnes et de biens en relation avec les navires utilisés, complète cette loi en ajoutant les soi-disant "narco-boats" comme genre interdit.
3 - LOI PÉNALE ET PROCÉDURALE SUR LA NAVIGATION AÉRIENNE, Loi 209/1964, du 24 décembre 1964.
(ATTENTION, ne pas confondre avec la loi 48/1960 sur la navigation aérienne).
Comme on peut le constater, la loi qui les réglemente est même antérieure à notre Constitution (ce n'est même pas une loi organique comme les autres) et, depuis sa promulgation, elle n'a toujours pas été modifiée, de sorte qu'elle fait toujours la distinction entre les crimes et les FALTAS, prévoit des sanctions telles que l'ARREST, la PRISON et la CONVICTION (MAJEURE ET MINEURE), et les peines d'amendes sont établies en PESETAS, comme le faisaient les codes pénaux espagnols avant 1995, et maintient des références à des articles de notre C. P. qui ne sont pas liés au crime en question, puisque le code auquel ils se référaient a été abrogé (l'art. 45 de la loi de 1964, qui punit le mauvais traitement d'un supérieur, renvoie à l'art. 45 de la loi de 1964).P. qui ne sont pas liés au délit en question, puisque le code auquel ils se référaient a été abrogé (l'art. 45 de la loi de 1964, qui punit les mauvais traitements infligés à un supérieur, renvoie à l'art. 420 du C.P. pour le classement des blessures [mais cet article réglemente actuellement une forme de corruption]).
Il s'agit d'une loi assez vaste, puisqu'elle compte 75 articles et qu'elle inclut, caractérise et punit une série de comportements susceptibles de se produire à l'intérieur d'un aéronef, allant de ceux qui menacent la sécurité dans un aéronef, contre le trafic aérien, contre l'autorité, contre la propriété, et même des crimes d'imprudence ou de manque d'habileté dans le trafic aérien, et punit donc des comportements allant des insultes ou des mauvais traitements des membres de l'équipage envers leurs supérieurs, à la destruction de l'aéronef, le vol commis par les membres de l'équipage à l'intérieur de l'aéronef (qui, au cas où cela vous intéresserait, est puni de la peine prévue par le code pénal pour le délit correspondant, mais au degré maximum), le détournement de l'aéronef (puni de la peine d'emprisonnement maximale), ou encore le fait d'être membre de l'équipage d'un aéronef sans immatriculation ni marque de nationalité, ou encore le fait d'être membre de l'équipage d'un aéronef ayant consommé des stupéfiants ou de l'alcool et se trouvant sous son influence (ce qui est puni d'une peine d'emprisonnement mineure ou de la perte de la licence de pilote, ou des deux à la fois).
Si cela vous intéresse, nos tribunaux ont appliqué cette loi préconstitutionnelle dans des résolutions telles que le STS 183/2000 du 15 février, l'AAP Îles Baléares 325/2017 du 10 mai ou, plus récemment, le SAN (4e section) 19/2021 du 26 octobre.
4 - LOI SUR LE RÉGIME ÉLECTORAL GÉNÉRAL LO 5/1985 du 19 juin.
En plus de réglementer le système électoral dans notre pays, cette loi réglemente les infractions électorales ainsi que les sanctions qui peuvent être imposées pour de telles infractions.
Ainsi, les délits d'achat de votes et de fraude électorale en général sont sanctionnés par des peines allant de simples amendes à 7 ans d'emprisonnement.
Si vous voulez en savoir plus, je l'ai abordé de manière plus approfondie dans cet article :
5.- LOI ORGANIQUE DE LA COUR DE JURY 5/1995, du 22 mai 1995
Dans sa deuxième disposition additionnelle, cette loi introduit deux délits relatifs aux jurys et punit l'abandon des fonctions par les jurés, ainsi que le non-respect des obligations de secret des délibérations, en punissant ces deux comportements d'une amende pouvant aller jusqu'à 500 000 pesetas (il est clair que nous aimons conserver les lois telles qu'elles ont été rédigées à l'origine).
En conclusion, tous les crimes qu'une personne peut commettre ne sont pas contenus dans le code pénal, qui est complété par les cinq règles que nous avons énumérées.
ADDENDUM : La peine de prision mayor en grado máximo correspondait à une peine de vingt-cinq à trente ans.
La peine de prison mineure avait une durée comprise entre six mois et un jour et six ans.